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Enseignement de la philosophie péripatéticienne d'Aristote et de ses contemporains

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    Messages : 5
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    Message par Admin Dim 1 Sep - 11:43

    L'idée


    L'idée est venue d'un premier constat que les sciences humaines, et en particulier la philosophie, commençaient à s'intéresser aux entreprises économiques tout comme celles-ci, contraintes par des demandes de "sens", en venaient à se demander si ces humanistes pourraient les aider à y voir plus clair dans cette "révolution" socio-économique qui s'opère.

    Lire sur ce sujet les ouvrages à propos de Métamorphose publiés par Olivier Frérot.

    Le lieu


    Puis vient la problématique de l'échange, osmose ou symbiose entre deux mondes, qui peut avoir lieu de façon réelle, traditionnelle, par des rencontres ou conférences, ce qui impose des déplacements si on n'est pas sur place, donc des coûts supplémentaires.
    L'humaniste peut devenir troubadour allant prêcher de place en place, ou établir son petit théâtre, lieu de rencontres.
    Mais que faire de tous ceux qui sont au loin, n'ont d'informations que par des écrits ou des films ?
    La vocation d'un humaniste est-elle de créer des moments chaleureux ou de transmettre un savoir ?

    La réponse doit venir des auditeurs, sans faire de ceux-ci des tyrans. Et donc de la nature de ces auditeurs, étudiants, actifs, ou retraités.
    Comme il y a ici un rapport au travail, il pourrait être logique d'aller à la rencontre d'entreprises, chez elles ou en Chambre de Commerce ?
    Mais dès lors il se trouve une variété de situations dans lesquelles l'humaniste doit devenir un génie ou alors rester superficiel et généraliste.

    La pertinence


    Puis vient la question de l'utilité de connaître la philosophie, de ce qu'on y trouve, du confort qu'elle apporte.
    Elle est étudiée très superficiellement en fin de lycée en vue de produire des dissertations sur des questions assez théoriques, idéologiques.
    Mais à son origine elle sert à former les jeunes grecs pour en faire des gens autonomes et influents politiquement.
    Sa finalité est dans la capacité de raisonnement, la compréhension scientifique de l'univers, le choix des meilleures mœurs, et le dialogue.

    Car l'homme a une nature (φύσης) où chacun veut faire ce qu'il veut, ce qui créé un chaos qu'on régule par des normes, des règles (νομός).
    Celles-ci doivent donc être établies par des sages pour être logiques, acceptables, plutôt qu'iniques et arbitraires, tyranniques.
    Ainsi découlant d'un raisonnement accepté par tous, elles ne sont pas contestées.

    Or si l'heure est à davantage de liberté dans les entreprises, il ne s'agit pas qu'elles deviennent chaotiques, et que des grèves contre les directions à l'époque industrielle se mettent à fleurir des conflits entre travailleurs, des inimitiés.
    D'où l'intérêt des techniques de dialogues que Platon va développer, pour que ces techniciens sachent garder le dessus, conserver raison, sans forcément, comme le déduit Schopenhauer, être celui qui aura le dernier mot, car on rentre alors dans la technique de la rhétorique.
    Autrement il reste l'option de rester un larbin, un domestique servile, voire galonné intendant.

    Entre fantasme et réalité


    Un courant de pensée s'est propagé selon lequel les travailleurs seraient la richesse de l'entreprise, et qu'en étant mieux pays qu'à l'époque de Marx ils ne seraient plus exploités. Mais cela ne répond pas à la problématique de l'aliénation, de devenir étranger à soi-même (alien), lorsqu'on se dévoue pour son entreprise au lieu de simplement s'y engager. Et que fait-on alors de ceux qui ont d'autres aspirations dans la vie que s'échiner dans leur emploi ? Comme les dirigeants s'échinent, tout le monde devrait faire de même ? Ne pourrait-on pas plutôt imaginer une vie active "pépère" ?

    On s'est alors rendu compte que les gens ne sont pas identiques entre eux, ont des personnalités qui ne s'accordent pas toujours, ce qui a conduit à tout un éventail de façons de les "cataloguer" pour essayer de les gérer spécifiquement, voire les faire changer (par aliénation ou imposture). On s'est aussi rendu compte que dans un groupe de gens pris au hasard auxquels on propose un projet commun, les synergies sont freinées par des antagonismes, comme si certains tiraient pour avancer tandis que d'autres freinent pour ne pas bouger. Alors on s'est souvenu de la « Psychologie des foules » de Gustave le Bon qui disait qu'un mouvement de foule est entraîné par un meneur (leader).

    Antoine de Saint-Exupéry a écrit:Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer.

    La problématique de la rentabilité et de l'innovation


    Curieusement si ce point est devenu crucial aujourd'hui pour les entreprises confrontées à des révolutions fréquentes dans les manières de travailler et dans l'apparition de concurrences, il ne semble pas avoir été décliné au niveau psychologique du travailleur. Si l'entreprise ne gagne plus assez d'argent elle doit licencier pour survivre, et si elle n'innove pas quelqu'un d'autre le fera et la supplantera. A écouter certaines voix il faudrait que tout le monde soit cupide et créatif, alors qu'il y a assez peu d'exemples connus de ce type de combinaisons, et que ce sont plus des "dons" que des techniques qu'on peut apprendre. Ainsi on peut apprendre à dessiner à merveille mais si on n'a aucune imagination on ne fera que pâlement copier les plus talentueux. Et sur ce point il est utile de se souvenir de la « Parabole des talents » de St Matthieu.

    La problématique de la sympathie


    Le mot συμπαθής (sym-pathis) signifie une co-affection qui dénote un élan de solidarité pour les joies et tourments de son interlocuteur, ce qui le rend agréable car c'est une marque d'amitié. Il semble donc qu'en terme de collaboration les gens doivent se trouver sympathiques entre eux afin de présumer de possibilités d'entraide, et de sérieux dans celle-ci. Mais cette affection ne doit pas non plus perturber autant l'ami que l'affecté initial afin qu'il conserve ses facultés d'assistance intactes. Les entreprises ayant acquis la réputation de licencier sans émoi sont donc devenues antipathiques, presque psychopathes, et il devient suspicieux de vouloir malgré tout les aider.

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